Il y a un an jour pour jour, l'Érythrée et l'Éthiopie annonçaient leur réconciliation. Ce rapprochement inédit semblait augurer le début d'une nouvelle ère. Mais en réalité, sur le terrain, la situation n'a pas vraiment changé.
En annonçant leur réconciliation il y a un an, les deux frères ennemis de la Corne de l'Afrique ont pris de nombreux observateurs de court. C'était le 9 juillet 2018, après 20 ans d'hostilités sur fond de litige frontalier. Deux décennies marquées par une guerre civile sanglante, entre 1998 et 2000, au cours de laquelle plus de 80 000 personnes ont perdu la vie.
Ce rapprochement historique s'est rapidement accompagné d'une série d'actes symboliques forts : visites bilatérales en grande pompe, réouverture des ambassades et de plusieurs postes-frontières, reprise du trafic aérien entre Asmara et Addis-Abeba.
Deux mois après l’annonce de leur réconciliation, le 16 septembre 2018, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed et le président érythréen Issayas Afewerki signaient un accord de paix historique en Arabie Saoudite.
Avec cet accord, l'Éthiopie s'est offert de nouvelles opportunités commerciales, une détente à ses frontières et la réintégration des rébellions jusqu'alors soutenues par l'Érythrée dans le jeu politique.
De nombreux points restent à résoudre
Mais un an après ce rapprochement historique, de nombreux chantiers restent en suspens. La délimitation de la frontière entre les deux pays n'est toujours pas conforme au tracé déterminé en 2002 par la Cour d'arbitrage internationale de la Haye - tracé selon lequel la région contestée de Badmé revient à l'Érythrée.
Quant à l'accès de l'Éthiopie aux ports érythréens, ce n'est pour l'instant qu'un projet. Le pays, privé d'accès à la mer, a annoncé le lancement le mois dernier d'une étude sur sa faisabilité.
Depuis la normalisation des relations entre les deux pays, le nombre d'Érythréens traversant la frontière éthiopienne n'a pas diminué. Ils sont plusieurs dizaines de milliers d'Érythréens, cette année, à avoir fui leur pays natal et la répression du régime autoritaire d'Issayas Afewerki.
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