Enfin une explication sur les formes graves de Covid-19 ? Une tribune publiée dans The Conversation revient sur l’origine des formes sévères du Covid-19. Récemment, l’Inserm a identifié les premières causes génétiques et immunologiques expliquant 15 % des formes graves.
La réponse individuelle à l’infection par le virus SARS-CoV2 varie considérablement d’une personne à l’autre. Des divergences qui interrogent la communauté scientifique depuis le début la crise sanitaire.
Récemment, une étude menée par des chercheurs de l’Inserm, d’Université de Paris et de l’AP-HP à l’Institut de recherche Imagine (hôpital Necker-Enfants malades AP-HP), et de l’Université Rockefeller et du Howard Hughes Medical Institute à New York en collaboration avec l’équipe dirigée par le Pr Guy Gorochov au Centre d’Immunologie et des Maladies Infectieuses (Sorbonne Université/Inserm/CNRS), s’est penchée sur cette question.
Formes graves de Covid-19
L’équipe de chercheurs a identifié les premières causes génétiques et immunologiques expliquant 15 % des formes graves de Covid-19. “Ces malades ont un point commun : un défaut d’activité des interférons de type I, molécules du système immunitaire qui ont normalement une puissante activité antivirale”, note l’Inserm.
Dans une tribune publiée dans The Conversation, Matthew Woodruff, immunologiste à l’université Emory d’Altanta, est revenu sur ce qui peut causer des formes sévères de Covid-19.
Dans une récente étude, publiée dans la revue Nature, l’immunologiste avait accrédité l’idée que la lutte contre le virus était tout aussi importante que de prévenir la dysrégulation chez certains patients.
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Comme le raconte Matthew Woodruff, certaines études cliniques ont rapporté le déclenchement “d’orages cytokiniques” pendant lesquels la réponse immunitaire liée au virus produit une importante quantité de molécules inflammatoires. Ce qui entraîne ainsi l’inflammation de multiples systèmes d’organes.
“Chez ces patients, la réponse immunitaire censée être protectrice serait devenue destructrice”, rapporte l’immunologiste. Afin de soulager cette réponse immunitaire, les médecins ont eu recours à des stéroïdes.
“Le Covid-19 n’est pas une maladie auto-immune”
“Saisir comment fonctionne la dysrégulation immunitaire chez les patients atteints de Covid-19 pourrait permettre d’identifier les malades chez qui ces traitements seraient les plus efficaces.
Des approches plus ciblées et plus puissantes, permettant de moduler le système immunitaire, telles que celles actuellement réservées aux maladies auto-immunes, pourraient même être envisagées”, détaille l’article de The Conversation.
Avant de poursuivre : “Le Covid-19 n’est pas une maladie auto-immune. Les réponses inflammatoires de type auto-immunes que mon équipe a découvertes pourraient simplement refléter la réponse normale face à une infection virale devenue incontrôlable”.
Pour le moment, les scientifiques ne savent pas pourquoi seulement certains patients développent une si forte réponse.
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“Médecins et scientifiques doivent continuer à conjuguer leurs efforts pour construire notre arsenal thérapeutique, en gardant à l’esprit que, dans certains cas, le contrôle de la réponse immunitaire pourrait être aussi important que le contrôle du coronavirus SARS-CoV-2 lui-même”, conclut Matthew Woodruff.