Le Zimbabwe a gagné 2,7 millions de dollars grâce à la vente de plus de 90 éléphants à la Chine et à Dubaï, a révélé un porte-parole de l’agence de la faune sauvage du pays.
L’argent des ventes sera utilisé pour soutenir les efforts de conservation, a déclaré Tinashe Farawo, porte-parole de la Zimbabwe Parks and Wildlife Management Authority.
M. Farawo a déclaré que l’agence avait des difficultés à contrôler la population dans ses parcs nationaux et que le produit des ventes, réalisées sur une période de six ans, sera utilisé pour l’entretien des éléphants restants.
« Nous sommes aux prises avec un nombre croissant d’éléphants. Nous croyons en l’utilisation durable de nos ressources, et ces éléphants doivent payer pour leur entretien », a confié M. Farawo à CNN.
Il a noté que les niveaux d’eau des rivières de ses parcs étaient de plus en plus bas et que les fonctionnaires sont obligés de faire recours à d’autres sources d’eau pour nourrir les animaux.
« Nous avons une situation où la plupart de nos parcs d’animaux utilisent de l’eau de forage, et cela nécessite beaucoup de ressources. Ce sont là certains des coûts que nous devons supporter en période de sécheresse », a-t-il ajouté.
La ministre du Tourisme, Prisca Mupfumira, a déclaré que le pays compte actuellement 85 000 éléphants et qu’il ne pourrait en accueillir que 55 000.
Les 98 éléphants ont été exportés en Chine et à Dubaï et vendus à des prix allant de 13 500 dollars à 41 500 dollars chacun. Ils ont été exportés entre 2012 et 2018, selon le journal Zimbabwe Chronicle.
Le ministre a déclaré au journal que le gouvernement fait pression pour obtenir une levée de l’interdiction du commerce de l’ivoire imposée par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction afin d’ouvrir la voie à la vente d’ivoire d’une valeur de 300 millions de dollars.
Le Botswana, la Namibie et la Zambie, qui abritent la plus grande population d’éléphants d’Afrique, figurent parmi les pays d’Afrique australe qui cherchent à obtenir une levée de l’interdiction du commerce de l’ivoire imposée par la CITES, l’organisation mondiale chargée de réglementer le commerce des espèces en danger.
En 2015, le Zimbabwe a mis en vente une partie de sa faune sauvage, affirmant qu’il devait les sauver d’une sécheresse imminente qui frappait ses parcs nationaux et réserves.
Les habitants et les agriculteurs des communautés rurales se plaignent souvent que les éléphants envahissent leurs terres agricoles et détruisent leurs cultures commerciales.
« Nous vendons ces éléphants parce que nous devons gérer le nombre… nous devons sauver la population des éléphants parce qu’en plus d’être tués dans des attaques, les gens n’ont pas d’argent pour acheter des médicaments pour traiter les blessures causées par ces animaux. Il s’agit donc d’une politique durable », a expliqué M. Farawo.
Crédit photo : thesouthafrican