"La Maison Blanche", une BD pour tout savoir sur les présidents américains avant l’élection

"La Maison Blanche", une BD pour tout savoir sur les présidents américains avant l’élection. Le dessinateur Hervé Bourhis dresse dans sa BD La Maison Blanche le portrait des 45 présidents des États-Unis, de George Washington à Donald Trump. Parfait pour réviser avant l’élection du 3 novembre.

À moins d’une semaine de la présidentielle américaine, Hervé Bourhis dresse dans sa BD La Maison Blanche le portrait des 45 présidents des États-Unis, de George Washington à Donald Trump, sans oublier leurs "First ladies". Son ambition avec ce livre est de casser les stéréotypes sur les présidents, comme John F. Kennedy, et sur les institutions américaines, comme l’impeachment, qui paraissent si solides depuis la France.

La Maison Blanche de Hervé Bourhis - Casterman 2020

"Il existe beaucoup de livres sur les présidents, mais ils évoquent toujours les mêmes, les plus importants, comme Lincoln ou Kennedy. Je cherchais un panorama sur tous les présidents américains, mais je n’en n’ai pas trouvé. Je me suis dit que j’allais faire ce livre, puisque je voulais le lire!", explique en riant le dessinateur, auteur de plusieurs livres didactiques et amusants sur la musique, comme Le Petit Livre Rock et Le Petit Livre French Pop.

La Maison Blanche s’adresse à un large public: "Mon fils de 13 ans, qui lit principalement des mangas, s’est bien amusé en le lisant", précise le dessinateur.

"Il y a vu une histoire d’aventures avec des personnages marrants. Il y a toujours des histoires pas possibles. Des présidents sont assassinés, d’autres sont alcooliques. Tous les premiers présidents avaient des esclaves, et des maîtresses, ainsi que des enfants, parmi ces esclaves."

La Maison Blanche , une BD pour tout savoir sur les présidents américains avant l’élection
La Maison Blanche , une BD pour tout savoir sur les présidents américains avant l’élection

La couverture de "La Maison Blanche" © Casterman 2020

Le président cow-boy, le président qui se baignait nu

On apprend aussi en lisant La Maison Blanche que les 45 présidents des États-Unis sont en réalité 44: Grover Cleveland, à la fin du XIXe siècle, a fait deux mandats non successifs entre 1885 et 1889, et 1893 et 1897.

Ce dernier, un ancien shérif, répondait d’ailleurs personnellement à chaque appel téléphonique à la Maison Blanche, tandis que John Quincy Adams, un de ses prédécesseurs, avait l'habitude de se baigner nu dans le fleuve Potomac.

Hervé Bourhis retrace avec précision et humour le mandat de chaque président, même les moins connus. Il montre aussi comment le cinéma, la musique ou la BD ont mis en scène ces chefs d’État.

"En ce moment, il y a déjà plusieurs projets de séries sur les années Trump en cours. C’est assez fou. Là-bas, c’est une tradition", commente Hervé Bourhis en rappelant que Barack Obama a été le héros d’un comics Spider-Man pendant son premier mandat.

"C’est à la fois le pays le plus conservateur et le plus audacieux sur le plan artistique. C’est parce que ce n’est pas un pays, mais une fédération d’États: il y a autant de pays que d’États et de particularités."

Les présidents américains sont souvent des figures hors-normes, ce qui explique ce traitement dans la culture populaire. Héros à la fois de La Jeunesse de Picsou de Don Rosa et de La Nuit au musée, Teddy Roosevelt était ainsi "le président cow-boy": "il fait partie du mythe américain.

Ce n’est pas pour rien qu’il est sur le Mont Rushmore." Il est aujourd’hui un des rares présidents du XIXe siècle avec Abraham Lincoln à être encore connu du grand public.

"JFK n’était pas si beau"

Dessiner les présidents n’a pas été facile. "Tous les présidents en exercice avant la photographie n’étaient pas évident à représenter", concède le dessinateur.

"Pour les pères fondateurs, il y a eu beaucoup de tableaux. Pour les autres présidents du XIXe siècle, moins importants, il y a quelques gravures et quelques tableaux, mais pas grand-chose.

Et souvent, d’un tableau à l’autre, il y a des différences. On ne les reconnaît pas!" Hervé Bourhis n’a d’ailleurs pas toujours opté dans son livre pour le portrait officiel des présidents.

Pour John F. Kennedy, il a ainsi choisi une photo des années cinquante. Ses présidents regardent tous vers la gauche. Il ne faut pas y voir un message crypto-communiste: "C’est ma manière de dessiner. Je réussis plus les portraits dans ce sens-là!"

La Maison Blanche, une BD pour tout savoir sur les présidents américains avant l’élection
La Maison Blanche, une BD pour tout savoir sur les présidents américains avant l’élection

Theodore Roosevelt, Richard Nixon, John Fitzgerald Kennedy et Donald Trump, sous la plume de Hervé Bourhis © Casterman 2020

Le plus difficile à dessiner a été John F. Kennedy: "Il faut bien réussir la proportion du nez par rapport au grand front, les petits yeux plissés, les dents énormes.

Il n’est pas si beau! Et son frère, c’est pire! Mais JFK avait apparemment un charisme incroyable. Quand il entrait dans une pièce, il n’y avait plus que lui."

Le président "le plus cool" à dessiner a été... Richard Nixon: "C’est toujours un plaisir de le dessiner. Graphiquement, c’est simple: il y a de gros sourcils, un gros nez…

Son visage est en forme de poire, avec une deuxième poire pour le nez. Les traits sont bien placés et facilitent la caricature."

Sentiment partagé pour Donald Trump, à l’exception près que Hervé Bourhis a dû forcer pour l’occasion le trait pour la couleur orange.

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Malgré tout ce temps passé sur l’histoire américaine, Hervé Bourhis ignore qui va l’emporter la semaine prochaine: "J’écoute les spécialistes qui disent que ça va être sanglant et que le mois de novembre va être terrible, parce que Trump va sûrement gagner le soir du 3 novembre les votes directs.

Après la longue litanie du dépouillage va commencer et va durer des semaines, avec des guéguerres juridiques entre les états, comme pour Al Gore et George Bush [en 2000]. La seule différence, c’est que Al Gore avait abandonné.

Biden, lui, ne va rien lâcher. Qu’est-ce qui va se passer pendant un mois? Ça va être un climat de guerre civile, on peut dire le mot."

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