L’exposition solo intitulée ‘’Héritage’’, du graffeur américain JonOne, dont le vernissage est prévu jeudi au Musée des civilisations noires de Dakar, se dévoile comme un hommage rendu à l’Afrique et une rencontre de cet artiste vivant à Paris avec ses racines caribéennes.
Elle est composée de 26 œuvres accrochées sur des cimaises, dans une salle du musée, de dix planches de surf taguées et disposées en cercle au milieu de la pièce, d’une pirogue portant désormais la signature de l’un des artistes les plus cotés du street art en Europe, avec son style et ses couleurs vives, reconnaissables à première vue.
‘’Le titre de l’exposition est tellement naturel pour moi… C’est ma connexion avec moi-même, avec l’Afrique, avec mes racines caribéennes. Je viens de Saint-Domingue. Là-bas, de l’autre côté, il y a Haïti, il y a l’histoire de l’esclavage dans cette île’’, a expliqué l’artiste venu au Sénégal ‘’pour se retrouver’’.
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‘’Je suis ici au Sénégal où il y a Gorée, cette île mémoire de l’esclavage, il y a un sens pour moi (…) d’être ici, pour me retrouver…’’ a souligné JonOne lors d’une conférence de presse au Musée des civilisations noires, à Dakar.
L’artiste natif de Harlem, aux Etats-Unis, et vivant à Paris depuis 1987, ajoute : ‘’Souvent, on me demande pourquoi tu peins, pourquoi tu vis en France, pourquoi, pourquoi, etc. Il y a un sens pour moi d’être ici.’’
JonOne, de son vrai nom John Andrew Perello, qui dit être ‘’chanceux et honoré’’ d’être au Sénégal, estime que le monde entier doit quelque chose à l’Afrique.
Exposition ‘’héritage’’, un hommage du graffeur Jonone à l’Afrique
‘’‘Héritage parce que le monde entier doit quelque chose à l’Afrique. Nous sommes tous des Africains, l’Afrique a influencé le monde entier. Même si certains ne le reconnaissent pas, moi je le reconnais. ‘Héritage’ est un hommage à l’Afrique’’, souligne le graffeur.
Il dit vivre sa passion avec le street art et essaie de véhiculer ‘’une énergie’’, à travers ses œuvres très coloriées, avec des messages abstraits.
Sa collaboration avec des artistes de Soumbédioune, avec une pirogue taguée et exposée au Musée des civilisations noires, a été un échange fructueux, selon l’artiste.
Après ses tags sur les métros de New-York et ses toiles à Paris, l’artiste a peint sur une pirogue et des planches de surf, à Dakar.
‘’Je ne suis pas prêt à peindre sur n’importe quel support (…) Je peins sur quelque chose qui me parle et rentre dans la dimension de mes envies (…) Une pirogue représente l’espoir, c’est artisanal, c’est un bel objet. J’ai passé un très bon moment avec les artistes de Soumbédioune, j’ai vu un autre côté du Sénégal. Leur peinture est très technique, très traditionnelle, cela m’a fait réfléchir’’, s’est réjoui JonOne.
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A Dakar, il a également collaboré avec Docta - de son vrai nom Amadou Lamine Ngom -, considéré comme le père du graffiti sénégalais.
Il a discuté avec des étudiants en arts, les invitant à assouvir leur passion. ‘’Mon moteur, c’est ma passion. Personne n’est plus passionné que moi de mon travail. Ma peinture m’a permis de franchir les frontières’’, leur a-t-il dit.
Après Abidjan en février dernier, JonOne expose au Sénégal jusqu’au 22 novembre prochain. L’exposition ‘’Héritage’’ est organisé par la galerie ‘’Art Time’’, basée en Côte d’Ivoire.
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