Lapeyronie ! La maladie de Lapeyronie est une maladie qui touche l’appareil sexuel masculin, plus spécifiquement la verge. Le nom de maladie de Lapeyronie est issu de son découvreur. Elle ne renseigne donc pas sur ce qu’elle est.
C’est peut-être pour cette raison qu’elle est assez peu connue du public. Mais elle est aussi appelée plus familièrement la maladie du pénis courbé ! C’est plus explicite, non ?
François Gigot de Lapeyronie
Monsieur La Peyronie est né à Montpellier le 15 janvier 1678. Il est issue d’une famille de maître-chirurgien. A 17 ans, il devient lui-même maître-chirurgien. Impressionnant ses pairs par ses capacités, il se perfectionne à Paris, puis revient à Montpellier où il anime un cours d’anatomie et de chirurgie qui connait un très grand succès.
Puis deux opérations réussies sur des personnages importants lui ouvrent les portes du roi. S’en suit une carrière prestigieuse où il soigne les plus grands dignitaires de son temps : le tsar de Pierre le Grand, le roi Stanislas Ier de Pologne, l’empereur Charles VII d’Allemagne, le dauphin Louis de France, ainsi que Louis XV dont il devient le premier Chirurgien.
Il fonde en 1731 l’académie Royale de Chirurgie.
Une découverte en 1743
En 1743, François Gigot de Lapeyronie décrivit dans le recueil Mémoire de l’académie royale de chirurgie des cas de tumeurs dures du corps caverneux entraînant une érection douloureuse et une courbure du pénis du côté de la dureté :
Mémoire de l’académie royale de chirurgie (1743) – François Gigot de Lapeyronie
Ce n’était pas la première fois que cette déformation de la verge avait été identifiée.
Giulio Cesare Aranzio anatomiste et chirurgien italien, né en 1530 à Bologne, dont les observations ont été rapportées dans Observationum medicarum, rararum, novarum, admirabilium publié en 1599, constata le pénis déformé uniquement en érection. Il nomma cette maladie nodum penis, en raison d’un nodule palpable.
Plus loin encore, l’historien et théologien Jean Zonaras rapporta que l’empereur byzantin Héraclius souffrait d’une courbure du pénis qui nécessitait d’utiliser une tablette pour éviter d’uriner sur son visage. Selon l’historien, cette difformité provenait de l’inceste de l’empereur avec la fille de son frère… 😯
La maladie de Lapeyronie
Mais c’est en effet celui qui lui a donné son nom qui fit la première description scientifique de la maladie de Lapeyronie.
Qu’en dit donc le chirurgien du roi ?
La courbure est toujours du côté où est la maladie : en voici vraisemblablement la saison : l’érection dépend de la dilatation ou du gonflement des cellules des deux corps caverneux ; s’ils se gonflent également, l’un des deux corps caverneux ne l’emportant pas sur l’autre, ils concourront également à la même action, et l’érection devra se faire en ligne droite ; mais si une dureté ou un dessèchement dans quelque portion de l’un des deux corps caverneux, empêche la dilatation des cellules de cette portion, le corps caverneux sera dans cet endroit bridé, durci ou dessèché ; il s’y fera un enfoncement, qui sera le centre de la courbure.
Cette maladie qui n’est point rare parmi les hommes d’un âge avancé, surtout parmi ceux qui se sont trop abandonnés à la vivacité de leur tempérament… 😉
L’effet de verge tordue, très bien décrite par Lapeyronie n’est malheureusement pas le seul symptôme de la maladie de Lapeyronie. La douleur est souvent associée au début de la maladie. Il se rajoute alors souvent des problèmes sexuels.
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