Parc national de Los Glaciares. Le parc national de Los Glaciares est un domaine d’une beauté naturelle exceptionnelle avec ses imposants sommets découpés et ses nombreux lacs glaciaires, dont le lac Argentino, long de 160 km.
Parc national de Los Glaciares, une aire protégée de 539 300 ha
À son extrémité, trois glaciers se rejoignent et déversent leurs effluents dans les eaux glaciales d’un gris laiteux, sous forme d’énormes icebergs qui tombent dans le lac avec un bruit de tonnerre.
Le glacier Perito Moreno.
Pays | Argentine |
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5 393 km2
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Le parc national de Los Glaciares est situé au sud-ouest de la province de Santa Cruz, dans la partie argentine de la Patagonie. Constitué d’un parc national et d’une réserve nationale, il a une superficie totale de 600 000 ha.
La description est disponible sous licence CC-BY-SA IGO 3.0
Le parc national Los Glaciares est une aire protégée de 539 300 ha qui se situe dans la province de Santa Cruz, au sud-ouest de la Patagonie argentine, à la frontière chilienne.
Ce parc englobe deux grands lacs d'origine glaciaire et quelques lacs plus réduits, ainsi que quelques montagnes mythiques, comme le Fitz Roy (ou Chaltén), de 3 405 m, et le Cerro Torre, de 3 102 m.
Los Glaciares doit son nom aux nombreux glaciers qui couvrent environ la moitié du territoire du bien du patrimoine mondial.
Une grande partie de ces glaciers est alimentée par le gigantesque champ de glace de Patagonie du sud, le plus grand vestige en Amérique du sud des processus glaciologiques du Quaternaire.
En outre, on peut également observer d’impressionnants glaciers indépendants du champ de glace principal.
En conséquence, le bien constitue un considérable réservoir d’eau douce.
Valeur universelle exceptionnelle
Brève synthèse
Les glaciers Upsala, Onelli et Perito Moreno vêlent dans les eaux glacées et laiteuses de l’immense lac Argentino, qui est, en partie, sur le territoire du bien.
La vue la plus saisissante est le célèbre glacier Perito Moreno. Ce grand glacier bloque le lac Argentino et le transforme en un étroit canal, ayant pour conséquence une élévation temporaire du niveau des eaux.
Ce phénomène provoque régulièrement des ruptures de la langue glaciaire qui tombe dans le lac dans un bruit de tonnerre.
Critère (vii) : Le parc national de Los Glaciares se niche au cœur du paysage montagneux, enchanteur et isolé des Andes patagoniennes, une région aux confins du Chili et de l’Argentine.
Dominé par des sommets de granit aux contours déchiquetés, à une altitude supérieure à 3 000 mètres au dessus du niveau de la mer, le paysage est modelé par de gigantesques phénomènes de glaciation.
Environ la moitié du très vaste territoire du bien est couverte de glaciers dont la plupart appartiennent au plus grand champ de glace d’Amérique du sud.
Le nom du bien met en évidence les impressionnants glaciers mais la diversité du paysage est cependant remarquable puisque son gradient altitudinal est supérieur à 3 000 mètres et que les écosystèmes sont très divers.
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Les glaciers alimentent les énormes lacs de montagne Viedma et Argentino. L’époustouflante beauté du paysage atteint son paroxysme là où le glacier Perito Moreno rencontre le lac Argentino.
Le vaste front du glacier, de 60 mètres de haut et en déplacement lent et constant, vêle régulièrement des icebergs aux reflets bleutés dans les eaux du lac Argentino, un spectacle visuel et sonore qui attire des visiteurs du monde entier.
Critère (viii) : Le parc national de Los Glaciares est un excellent exemple du très considérable processus de glaciation ainsi que des phénomènes géologiques, géomorphiques et physiographiques provoqués par l’avancée et le recul des glaciations qui se déroulèrent durant le Pleistocène, une époque géologique du Quaternaire, et par les néoglaciations de l’époque actuelle, dite Holocène.
Ces phénomènes ont modelé, et continuent de modeler, le paysage de la région comme en témoignent les bassins lacustres d’origine glaciaire, les systèmes morainiques déposés sur les plateaux ou des systèmes plus récents en lien avec des vallées actuelles, et les nombreuses grandes langues glaciaires alimentées par le champ de glace des Andes.
Le bien offre également un terrain de choix pour la recherche scientifique sur le changement climatique.
Intégrité
Le parc national de Los Glaciares est un exemple très vaste et relativement bien conservé de plusieurs types de forêt andeo-patagonienne, de steppe patagonienne et de végétation de haute altitude très spécifique.
Le bien protège de façon intégrale de remarquables exemples de grands glaciers de Patagonie méridionale ainsi que des processus qui leur sont associés.
L’isolement, les très rudes conditions environnementales de la région et le très faible niveau de pollution atmosphérique contribuent à l’intégrité du bien.
La présence de parcs nationaux adjacents, situés du coté chilien des Andes, près du parc national de Los Glaciares contribue également à cette intégrité.
Le parc national de Los Glaciares abrite de très grands glaciers et des zones de haute altitude qui sont difficiles d’accès. Cette protection naturelle et la désignation du site en tant que « Zone protégée » impliquent un haut degré de conservation à une échelle relativement grande.
Sur le flanc est, là où le bien, à des altitudes inférieures, près des lacs, se transforme en steppes, se situe une réserve nationale, elle-même scindée en trois parties distinctes, « Viedma » au nord, une « Zona central » et « Zona roca » au sud.
Los Glaciares se trouve au sud des Andes, une région que l’Argentine partage avec son voisin chilien. Le bien du patrimoine mondial est limitrophe de deux parcs nationaux chiliens, Torres del Plaine et de Bernardo O’Higgins, constituant ainsi un ensemble de zones protégées d’une taille impressionnante des deux cotés de la frontière.
L’intégrité du bien est renforcée par les valeurs culturelles et de biodiversité qui lui sont associées. Le gradient altitudinal est très grand, entre 200 et 3 375 mètres au dessus du niveau de la mer au Cerro Fitz Roy.
Ce magnifique sommet est également connu sous le nom de Cerro Chaltén, un mot de la langue locale Aonikenk qui signifie « la montagne qui fume ».
De nombreux noms de lieux remontent aux Aonikenk, mais des pétroglyphes et d’autres artefacts évoquent des civilisations antérieures.
Avec pour toile de fond d’imposantes montagnes escarpées, les forêts subantarctiques, dites magellaniques, sont les principaux écosystèmes.
Parfois également appelées forêts froides de Patagonie, elles abritent en majorité diverses espèces de Nothofagus dont certains se parent de spectaculaires couleurs dans l’automne de l’hémisphère sud.
Après une zone de transition de forêts et de broussailles, les terres de basse altitude plus à l’est marquent le début des steppes semi-arides de Patagonie.
Près des sommets et des glaciers, poussent des coussins d’herbes xérophytiques subantarctiques, très spécifiques de la région.
Le Puma et l’insaisissable Chat des Andes, également appelé dans la région Guiña, parcourent le paysage, il en est de même pour le fuyant Huemul, une espèce indigène rare de cerfs des Andes méridionales.
La faune avienne est riche avec d’importantes populations reproductrices d’espèces emblématiques comme le Condor des Andes et le Nandou de Darwin, appelé dans la région Choique.
Malgré son éloignement, le parc national de Los Glaciares n’est pas exempt d’impacts liés à l’homme, tels que la présence de bétail domestiqué ou en liberté et d’espèces exogènes invasives et les incendies de forêt.
Le parc national des Los Glaciares attire un grand nombre de touristes, tant nationaux qu’internationaux, ce qui nécessite une prise en compte et une planification très précise du tourisme.
Éléments requis en matière de protection et de gestion
L’histoire de la conservation officielle du bien remonte étonnamment loin, à l’année 1937.
Le parc national de Los Glaciares est un domaine public qui fait partie du Réseau national des aires protégées d’Argentine (Loi No 22.351 réglementant l’Administration des parcs nationaux), il a été créé en 1937 lorsque la Loi No 13.895 a été promulguée.
La Loi de 1971 No 19.292 a défini les limites actuelles du site et l’a divisé en deux zones : le parc national et la réserve nationale.
La plus grande partie de la péninsule de Magellan (península Magallanes), sur laquelle est situé le glacier Perito Moreno, est une réserve naturelle provinciale qui est également la zone tampon du bien.
Le bien dispose d’un personnel administratif et technique spécialisé, de gardes, d’une brigade de lutte contre l’incendie et d’une équipe de soutien aux gardes.
Bien que la Surintendance et le principal bureau administratif soient situés dans la petite ville d’El Calafate, de petites unités sont réparties sur tout le territoire du bien.
Une aide professionnelle, scientifique et technique est accordée par le Bureau technique régional de Patagonie.
Les orientations de la gestion du bien sont définies dans un plan de gestion préliminaire (adopté en 1997 par la Résolution No 162).
Une révision et une mise à jour permanentes seront nécessaires afin de répondre aux nouvelles demandes.
En 2002, le parc national de Los Glaciares a mis en place un Comité consultatif local qui réunit, entre autres, des entités nationales, provinciales et locales, des organisations non gouvernementales, la Chambre de commerce, l’Association des guides touristiques et un groupe de scouts.
Ce conseil a un rôle consultatif dans la gestion du parc national de Los Glaciares.
Bien que le tourisme soit limité à certaines parties du parc et que de nombreuses zones ne soient accessibles qu’aux alpinistes, certains secteurs du bien sont très fréquentés à certaines périodes de l’année, ce qui nécessite une planification minutieuse de la fréquentation du public.
Le programme de fréquentation du public a été mis à jour afin de satisfaire aux dispositions du Plan de restructuration du secteur du glacier Moreno, élaboré en réponse à l’augmentation du tourisme dans le secteur qui est le plus attractif pour les visiteurs.
Cette restructuration prévoit des améliorations du réseau routier, une planification des visites au moyen d’un nouveau système de sentiers pédestres et la création de services destinés aux visiteurs tels que des restaurants et des toilettes, et ce, afin d’améliorer la protection du bien et la qualité de la visite.
Depuis longtemps, le surpâturage est l’impact humain le plus marquant dans certaines zones du bien. La gestion a résolu ce problème en signant des accords qui prévoient la reconversion de fermes d’élevage en lieux d’accueil pour les touristes.
Deux zones inhabitées, la péninsule Avellaneda et la baie d’Onelli, abritent du bétail errant librement qui devra à l’avenir être supprimé.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’un programme de contrôle des espèces exogènes invasives.
Parmi les espèces introduites remarquables, on notera le Lièvre d’Europe et des espèces de truites présentes dans les lacs et les ruisseaux.
Les incendies de forêt ont également eu, dans le passé, un fort impact sur le bien qui a provoqué la dégradation, voire la destruction, de grandes zones au sein des limites du bien.
Le déplacement du bétail et la prévention des incendies permettront de restaurer ces secteurs.
La poursuite et le renforcement du Programme de recherche et de suivi sont nécessaires. Dans le cadre de ce programme, un projet de conservation du cerf Huemul, une des plus remarquables espèces du parc, est mis en place. Ce projet, vieux de vingt ans, est une entreprise à long terme qui est menée en collaboration avec le pays voisin, le Chili.
Notes
Modification dans la numérotation des critères pour les biens inscrits uniquement pour leur valeur géologique, sous le critère N (ii) avant 1994. Le critère N (i) a été remplacé par le critère N(viii). Voir Décision 30.COM 8D.1