En Côte d’Ivoire, deux forces politiques aux profils marqués et spécifiques se dégagent de la dynamique des affrontements résultant de la guerre de succession et de la précocité de la campagne électorale qui s’en est suivie.
On constate qu’entre ces forces en compétition, certaines cherchent à s'unir pour conquérir la majorité du vote afin de mettre en oeuvre un programme et un projet sociétal d'inclusion et d'émancipation ; chacun acceptant la place qui lui revient selon sa compétence et ses qualités dans ce jeu collectif d'équipe.
Certaines forces politiques, par contre, cherchent à s'allier pour courir ensemble sur des tempos opposés et conflictuels vers le pouvoir d'Etat en 2020 parce que chacun estime que son temps est venu d'exercer le pouvoir suprême.
Les forces qui auront cherché à s'unifier dans une intention programmatique afin de mettre le pouvoir politique au service de la société, sauvegarderont à coup sûr la démocratie. Ces forces qui regardent vers l'avenir tout en s’appuyant sur le passé comme mémoire culturelle, se soucient de perfectionner ce régime de la liberté et de l’égalité pour répondre aux besoins des peuples selon les temporalités de l'histoire.
La problématique nationale sera alors de continuer à travailler collectivement au perfectionnement de la démocratie afin qu’un système politique autonome médiatisant efficacement la société civile et l’Etat puisse se construire en Côte d’Ivoire.
La démocratie ivoirienne pourra alors remplir effectivement son programme : transformer l'économie de marché en développement endogène.
Les forces qui se seront alliées pour courir ensemble vers la conquête du pouvoir d’Etat en prétendant sauvegarder la souveraineté nationale, mettront certainement cette puissance publique au service de leur volonté personnelle de puissance.
La conquête de l'Etat donnera, à coup sûr, lieu à des affrontements et à des batailles entre des concurrents désirant chacun occuper le pouvoir suprême, confisquer les dépouilles de l'Etat et monopoliser ses démembrements les plus viandés et les plus juteux.
La Démocratie sera mise en péril par cet affrontement des égos. L'économie sera contrôlée par la politique parce que la politique sera consacrée au contrôle de la société par le pouvoir politique et à l’aménagement de chasses gardées dans l’Etat.
Les infrastructures et les équipements publics péricliteront parce que, selon ces acteurs politiques, « on ne mange ni ponts, ni routes, ni hôpitaux, ni écoles ».
Cette expression définit en réalité un programme politique : le programme de l’autocratie qui se matérialise toujours, comme l'histoire le montre, par un désert d'infrastructures inexistantes ou en faillite.
La politique Nationale sera donc déterminée par les stratégies locales et les intérêts particuliers des appareils partisans tels, par exemple, la désincarcération judiciaire d'un chef de Parti et l’organisation de l’impunité et de l’irresponsabilité de l’exécutif.
Les investissements seront donc logiquement arrêtés. La redistribution sera clientéliste et quasi impossible parce les investissements étant secondarisés, il s'ensuivra une décroissance, une raréfaction des capitaux et un assèchement de la trésorerie Nationale.
Il en résultera le sous-développement généralisé d'un peuple dominé par un pouvoir paternaliste qui tient la société et l'économie Ivoirienne sous sa poigne de fer.
Sous ce pouvoir réactionnaire qui regarde vers le passé et dont les modèles politiques sont les royautés et les empires du passé précolonial africain, la Démocratie républicaine et pluraliste sera détruite au profit d'une démocratie communautaire en quête d'homogénéisation ethniciste de la société et de redéfinition communautariste des frontières.
Pour 2020 il est à espérer que les Ivoiriens sauront distinguer les deux types de forces politiques aux profils marqués ci-dessus cités et sauront accorder la majorité de leur vote à celles qui le méritent.
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