Au Kenya, la police aux trousses d’un pasteur. L’homme de « Dieu » aurait abusé sexuellement de plus de 20 filles mineures (10 à 16 ans) membres de son église. D’autres seraient tombées enceintes et auraient abandonné les études.
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Y aura-t-il vraiment de culte dominical ce 1er décembre au « Mountain of healing & delivrance church » (Église montagne de la guérison et de la délivrance) ? Peut-être oui.
Mais il faudra que le responsable de cette église de la ville de Mwingi, dans le comté de Kitui à l’ouest du Kenya se présente ce matin-là. Ce qui est peu probable, car « l’homme de Dieu » est actuellement en cavale, parce que poursuivi par la police pour abus sexuels exercés sur une vingtaine de filles de 10 à 16 ans fréquentant sa congrégation religieuse.
D’après des témoins et des parents cités par des médias locaux dont la chaîne de télévision « Citizen TV », le pasteur profite souvent de la période des évaluations pour l’obtention du Certificat d‘éducation primaire du Kenya (KCPE) qui se déroulent pendant la dernière semaine d’octobre depuis 1985, date de son institution.
Le prédicateur se propose d’interner les filles dans son église « afin qu’elles soient bénies et décrochent leurs diplômes sans difficultés ». Seulement voilà. Les filles ne sont jamais rentrées chez elles après avoir été « bénies ».
Au point de susciter la colère des parents qui ont fait un sit-in au domicile du révérend mercredi.
Non sans susciter l’intervention de la police. D’après Peter Mutuma, un officier au Département des enquêtes criminelles de la police du Kenya (DCIO), le pasteur était absent à son domicile. Toutefois, son épouse a été arrêtée en attendant de mettre la main sur le prédicateur.
Autres pasteurs controversés
Bien qu’une dizaine de filles n’aient pas encore été abusées à l’arrivée des policiers, une vingtaine d’entre elles avaient déjà été « souillées », déplorent les parents qui indiquent également que des tests de grossesse de certaines d’entre elles se sont révélés positifs. « Par honte, certaines filles enceintes ne veulent plus aller à l‘école », déplore un parent d‘élève.
Mais comme dans plusieurs pays africains, l’histoire du Kenya de ces 20 dernières années est jalonnée de nombreux scandales impliquant des pasteurs controversés. Il y a deux ans, le révérend Gilbert Deya a été extradé du Royaume-Uni à son pays pour avoir volé des enfants présentés comme des « bébés miraculeux », produits de ses prières.
Et l’affaire la plus inoubliable, c’est celle du révérend Njohi qui en 2014, avait interdit aux femmes de son église de porter des sous-vêtements pendant le culte. Objectif affiché ? « Laisser entrer l’Esprit saint ».
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