En juillet 2015, le ministre de l'Économie Macron estimait pourtant dans l'hebdomadaire Le 1 que "l'erreur de beaucoup", à propos de 68, "avait été de se laisser intimider par la brutalité du moment, d'accepter de ne pas dire et de ne pas agir", conviction qu'il avait tirée de ses entretiens avec le philosophe Paul Ricœur, prof à Nanterre en 68.
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Mais dès lors, commémorer quoi? "Est-ce que ça rentre dans la construction de la République? Au fond, 68, c'est une révolution qui n'a pas réussi, un immense échec", résume Christian Delporte.
A défaut de célébrer 68, le pouvoir va ouvrir ses archives: l'une des expositions les plus attendues présentera aux Archives nationales les événements de mai et juin 68 vus par la présidence de la République, le gouvernement, les administrations centrales ou la Cour de sûreté de l’État, qui cherchaient à endiguer la contestation.
"Il faut faire les choses sans émotion", résume Christian Delporte. "Or, la commémoration, c'est d'abord les émotions".