Le ministre de l’Intérieur libyen, Fathi Bachaga, est sorti indemne d’une tentative d’assassinat près de Tripoli. Ce dimanche, son convoi a été la cible de tirs alors qu’il était en route pour sa résidence de Janzour, à une dizaine de kilomètres de la capitale.
Selon un communiqué du ministère de l'Intérieur, un véhicule blindé a ouvert le feu sur le convoi de Fathi Bachaga avec des mitrailleuses, blessant un des gardes du corps. Deux assaillants ont été arrêtés alors qu’un troisième aurait succombé à ses blessures. Le ministre revenait d'une visité au siège d'une nouvelle unité de sécurité.
Puissant membre du gouvernement d’union nationale (GNA) basé à Tripoli, Fathi Bachaga était pressenti pour prendre le poste de Premier ministre, qui est finalement revenu à Abdel Hamid Dbeibah.
Désigné en 2018 ministre de l'Intérieur, ce cacique de 58 ans a fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille.
Fathi Bachaga mène aussi une campagne pour réduire l'influence des milices qui résistent à l'autorité de l'Etat, offrant notamment des stages de formation aux miliciens ayant accepté d'intégrer les forces de l'ordre.
Fathi Bachaga échappe à un attentat
Cet attentat fait craindre une reprise des violences alors que le pays est dans une phase de transition avant des élections devant se tenir à la fin de l’année.
Dix ans après le soulèvement qui a renversé le régime de Mouammar Kadhafi en 2011, deux autorités rivales se disputent le pouvoir en Libye sur fond d'ingérences étrangères : le GNA à Tripoli et des autorités parallèles dans l'Est liées à l'homme fort Khalifa Haftar.
Le 23 octobre, les deux camps ont signé un cessez-le-feu permanent avec "effet immédiat", après des discussions à Genève sous l'égide de l'ONU. Le 5 février, outre le Premier ministre par intérim, un Conseil présidentiel transitoire a été désigné dans l'attente d'élections annoncées pour décembre.
Le 17 février, des Libyens ont célébré le 10e anniversaire du début de la révolution ayant renversé Kadhafi. Les autorités de l'Est, région contrôlée par le maréchal Haftar, n'ont tenu aucune célébration, pas même à Benghazi, berceau de la révolution et deuxième ville du pays.
Les ingérences étrangères ont contribué à alimenter les violences. Le GNA, installé en 2016 à Tripoli au terme d'un fragile processus onusien, est appuyé par la Turquie. Le pouvoir rival, implanté en Cyrénaïque (Est), est soutenu par les Emirats arabes unis, l'Egypte et la Russie.
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Les Libyens sont eux appauvris, privés notamment des revenus des plus importantes réserves d'or noir d'Afrique. Leur quotidien est ponctué de pénuries de liquidités et d'essence, de coupures d'électricité, avec une inflation galopante.
Par Kafunel avec AFP
Dernière MAJ: Il y a 3 heures