2021, une année chaotique pour la Production mondiale de vin

La Production mondiale de vin est chaotique pour l'année 2021. Le constat est très triste de vignoble sur la Route des vins en Alsace, dans l'est de la France.

Production mondiale de vin: 2021, une année chaotique

En 2021, la production mondiale de vin est extrêmement faible avec 250,3 millions d'hectolitres.

Tandis que l'hémisphère Sud enregistre une forte augmentation pour ses principaux pays producteurs, comme l’Afrique du Sud, c’est un véritable désastre dans l'hémisphère Nord, touchée par les aléas météo.

Alors que 19 pays, dont les États-Unis, réunis à la conférence internationale sur le climat COP26 à Glasgow s'engagent à cesser de financer les énergies fossiles à l'étranger, les viticulteurs à travers le monde sont en première ligne du changement climatique.

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C’est notamment le cas pour les trois principaux pays producteurs mondiaux qui ont enregistré cette année les volumes historiquement faibles, selon les premières estimations de l’Organisation Internationale de la vigne et du vin.

L’OIV, qui pour son deuxième centenaire s’apprête à transférer son siège à Dijon (l’installation est prévue pour septembre 2022).

L’année de toutes les calamités en France

Avec ses 34,2 millions d'hectolitres, la France n'a pas enregistré une si basse production depuis… 1957 ! En ces temps-là, déjà, la nature s’est déchaînée. Après une vague de chaleur, le temps particulièrement froid et le gel se sont abattus sur l’Hexagone, puis les pluies diluviennes ont achevé les récoltes.

Des conditions climatiques à s’y méprendre avec celles de l'année 2021, un millésime désastreux sur toutes les coutures avec de fortes gelées en avril, suivies de grêle, d’orages et d’épisodes de mildiou et de l’oïdium, qui sont les maladies de vigne.

  • ♦ Résultat : « C’est la deuxième fois en l'espace de vingt ans que la France est reléguée à la troisième place du podium », après l'Italie (en tête avec 44,5 millions d’hectolitres, soit une baisse de 9% par rapport à 2020) et l'Espagne (deuxième avec 35,0 millions d’hectolitres, une perte de 14% par rapport à 2020), affirme Giorgio Delgrosso, du département des statistiques de l’OIV.

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La Roumanie sauve sa récolte

Les autres pays de l’UE enregistrent des résultats négatifs pour des raisons similaires, à savoir l’Autriche, la Grèce, la Croatie ou encore la Slovaquie. En revanche, l’Allemagne se distingue avec 8,8 millions d’hectolitres produits, soit une hausse de 4%, malgré l’épisode de gel qui a touché ses voisins.

Les vendanges en Europe centrale et de l’Est semblent conformes ou légèrement supérieures à la moyenne.

La Roumanie fait toutefois figure d’exception. Pays producteur moyen (à la sixième place avec 5,3 millions d’hectolitres) et riche de ses cépages autochtones, la Roumanie a vu sa récolte s’envoler de 37%.

Selon l’OIV il faut y voir le fruit de la modernisation de la viticulture roumaine, modernisation poursuivie depuis une vingtaine d’années grâce à de très nombreux investisseurs étrangers, notamment allemands, autrichiens et italiens.

La viticulture durable et numérique

Il faut dire que les deux crises que traverse actuellement la planète, la pandémie du Covid-19 et le changement climatique, forcent la viticulture mondiale à s’adapter.

Vin de citron au miel façon limoncello
Vin de citron au miel façon limoncello

« On a vu durant cette crise la résilience du secteur viticole, sa capacité à s’adapter. La commercialisation du vin sur Internet se développe de plus en plus.

Mais nous allons faire face à une crise beaucoup plus grande que celle que nous venons de vivre et qui n’était qu’un apéritif. Ce qui nous attend c’est la grande crise du changement climatique par rapport à laquelle le monde viticole reste alerte.

Les producteurs font des efforts pour aller vers la croissance durable. Pour cela le secteur du vin peut être considéré comme paradigmatique par rapport à d’autres secteurs de production. Mais cela ne suffit pas. Il faut introduire un autre facteur d’accélération.

Un massage à l’huile essentielle de ravintsara 7-12
Un massage à l’huile essentielle de ravintsara 7-12

C’est le numérique. Ce terme englobe un certain nombre de procédés, comme l’analyse grâce aux moyens de l’intelligence artificielle des données satellitaires. Nous avons la capacité de collecter et d’analyser des données à l’aide des capteurs éparpillés dans le vignoble.

Quelle est la transparence de ces données ? De quelle manière ces données doivent circuler ? Quelle identité est donnée à un vin grâce au numérique ? Ce sont des questions auxquelles nous devons répondre avec urgence », estime Pau Roca, directeur général de l’OIV.

24 plantes aux pouvoirs magiques - Le ravintsara
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Concluons l’hémisphère Nord avec deux grands pays. Aux États-Unis, la production (24,1 millions d’hectolitres) est légèrement supérieure à l’année dernière, mais toujours relativement faible en raison des incendies et des fumées qui ont détruit ou rendu inexploitable une partie des raisins.

En revanche, les données pour la Chine ne sont pas encore disponibles. Mais d’ores-et-déjà on observe une baisse significative et durable depuis 2016 de la production chinoise.

Selon l’OIV le secteur viticole en Chine est en train de vivre une restructuration. Moins de raisin, mais de meilleur qualité pour faire des vins plus qualitatifs semble être un maître-mot pour ce pays, où les conditions climatiques sont particulièrement rudes pour la culture de la vigne.

Bilan contrasté en Océanie

Avec cela, les principaux pays producteurs, parmi lesquels la France, risquent de perdre certains marchés au profit de leurs collègues du Nouveau monde. D'autant plus que des conditions météo ont été tout autre dans l'hémisphère Sud, où les vendanges se sont terminées en avril et le bilan y est en effet très positif.

À commencer par l’Australie. Les producteurs australiens se réjouissent. Ils ont réussi à combattre les feux et la sécheresse. 2021 rime pour eux avec tous les records : la quantité et la qualité de raisin sont au rendez-vous.

L’Australie enregistre sa plus forte récolte depuis 2006. Les 14,2 millions d’hectolitres de vin produits représentent une hausse de 30% par rapport à 2020. Bonne nouvelle pour l'Australie qui a subi une augmentation exorbitante de 218% des taxes imposées par les Chinois.

Le porte-drapeau Brendan Irvine d'Irlande et la porte-drapeau Kellie Harrington d'Irlande dirigent leur contingent
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Tout autre situation du côté de la Nouvelle-Zélande qui a vu sa récolte amputée de 19% (2,7 millions d’hectolitres). Est-ce que la qualité superbe de ce millésime suffira pour satisfaire la demande à l'export, se demandent les producteurs néo-zélandais ? C'est toute la question.

Une aubaine pour l’Amérique du Sud

Le Chili, le plus grand producteur de l’Amérique du Sud, conclut cette année avec 13,4 millions d’hectolitres de vin produits, soit une hausse de 30%, un record historique depuis vingt ans ! Une hausse significative également pour l’Argentine, qui grâce aux pluies en abondance et aux températures modérées, sort son épingle du jeu (12,5 millions d’hectolitres, soit 16% de plus).

L’Afrique du Sud efface les effets néfastes de la sécheresse

Troisième année consécutive de croissance pour l'Afrique du Sud. Les producteurs dans ce pays ont bénéficié d'une météo clémente après une période prolongée de sécheresse qui a débuté en 2016. Résultat : des raisins de qualité remarquable et une hausse de 2% de la production de vin par rapport à 2020 (10,6 millions d’hectolitres).

Le commerce mondial du vin progresse

Grâce à la progression des vaccinations et à l’abandon de restrictions sanitaires, les échanges internationaux de vin ont fortement progressé sur les six premiers mois de cette année, avec une hausse de 6% par rapport à la même période de 2019. Notons au passage une forte baisse des importations de vin en Chine (moins 36% sur le 1er semestre 2021). Les vins australiens frappés par les taxes chinoises représentent une grande part de cette baisse. Pour la même raison, l’Australie enregistre un recul de 27% de ses exportations.

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En revanche, le Brexit et ses perturbations administratives seraient responsables de la baisse des exportations de vin pour le Royaume-Uni (moins 23%). Parallèlement, les Pays-Bas ont vu leurs importations progresser de 25%. Signe pour l’OIV qu’Amsterdam et d’autres grandes villes néerlandaises sont en train de concurrencer Londres dans son rôle traditionnel de grande plaque tournante du commerce mondial du vin, par laquelle les vins du monde entier voyagent vers d’autres parties du monde, notamment vers les États-Unis ou l’Asie.

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