Divorce, infidélité : la vie des premières dames à l’Elysée passée au crible - ENTRE TRAHISONS ET SUREXPOSITION MÉDIATIQUE. Le documentaire Premières dames : neuf femmes aux marches du palais retrace la vie des couples présidentiels dans l'antre de l'Elysée et pose la question du statut de la Premier dame.
Elles font partie du paysage politique depuis le début de la Vème République. Pourtant, elles n'ont pas d'existence officielle. Pour beaucoup de Premières dames, l'ambition d'un compagnon ou d'un mari a souvent dicté un nouveau quotidien.
Premières dames à l’Elysée passée au crible des divorce, infidélités
"Quand vous êtes chef de l’Etat, vous êtes élu. Quand vous êtes conjoint du chef de l’Etat, vous êtes là, mais les gens ne vous ont pas voulu. Il ne faut pas vous imposer à eux. La seule manière pour moi de ne pas être importune, c’est d’aider", dévoilait Brigitte Macron, dans une interview accordée en juillet dernier, à Franceinfo.
Une fonction, généralement pas désirée, que beaucoup d'épouses et compagne ont subi. C'est l'objet du documentaire Premières dames : neuf femmes aux marches du palais, diffusé sur Public Sénat le 19 décembre à 19 heures (1), et dont Madame Figaro se fait l'écho.
Toujours exposées et critiquées pour leur tenue, les Premières dames doivent s'accoutumer à de nouveaux us et coutumes, dictés par le calendrier élyséen. "J'ai tout fait pour me fondre dans le décor", confie Carla Bruni dans le film.
Claude Pompidou surnommera même le palais présidentielle "la maison du malheur". Seule Bernadette Chirac a semble-t-il apprécié son séjour au 55 Rue du Faubourg Saint-Honoré. L'épouse de Jacques Chirac avouera même : "l'Elysée me manque".
Des couples en décomposition
Et à l'image de la maxime de Léon Tolstoï, introduite au début d'Anna Karénine ("Toutes les familles heureuses se ressemblent, mais chaque famille malheureuse, au contraire, l'est à sa façon"), le palais présidentiel aura abrité nombres de couples en pleine tourmente, entre infidélités et divorce.
Le documentaire revient notamment sur la séparation de Cécilia Attias et Nicolas Sarkozy. Le 6 mai 2007, "les gens assistaient à l'élection et étaient les spectateurs d'un couple qui n'allait pas très bien", confie l'ex-épouse du chef de l'Etat dans le film.
[caption id="attachment_226928" align="alignnone" width="1200"] Cécilia et Nicolas Sarkozy, lors de la victoire de ce dernier, le 6 mai 2007.[/caption]Cécilia et Nicolas Sarkozy, lors de la victoire de ce dernier, le 6 mai 2007.
Les Sarkozy divorcent donc en plein mandat présidentiel. Cécilia Attias, qui n'a jamais hésité à affirmer son indépendance, quitte le pouvoir "par amour", explique-t-elle. Durant ses quelques mois au sommet de l'Etat, elle a pourtant joué un rôle majeur.
Elle a été la seule Première dame à avoir joué les émissaires pour la France, rappelle le documentaire. En 2007, elle s'est rendue en Libye pour obtenir la libération des infirmières bulgares détenues par le régime de Kadhafi. Une mission qui pose à l'époque la question du statut des première dames.
"Elles n'ont pas de parole politique"
Car la France - contrairement à d'autres pays, comme les Etats-Unis, qui attribuent un budget aux First Lady - n'a jamais régularisé le statut de ces femmes de l'ombre. "La République française s'est construite contre les femmes", rappelle l'historienne Joëlle Chevé dans le film.
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"C'est pour ça qu'elles n'ont pas de parole politique." Preuve en est : on n'a jamais entendu le son de la voix d'Yvonne de Gaulle, tandis qu'Anne-Aymone Giscard d'Estaing a préféré agir dans l'ombre, subissant par le même coup les multiples infidélités de son époux.
D'autres ont tout de même tenté d'imprimer leur marque, à l'image de Danielle Mitterrand, qui n'a cessé de défendre des causes chères à son cœur, ou encore Bernadette Chirac, très présente sur la scène politique.
[caption id="attachment_227020" align="alignnone" width="1120"] Bernadette et Jacques Chirac, lors d'un déplacement au salon du livre de Brive-la-Gaillarde, en 2009.[/caption]Bernadette et Jacques Chirac, lors d'un déplacement au salon du livre de Brive-la-Gaillarde, en 2009.
Une, pourtant, n'aura jamais réellement réussi à trouver une quelconque place : Valérie Trierweiler, désormais membre de la troupe des Grosses têtes.
En quelques semaines, l'ex-compagne de François Hollande est devenue la femme la plus impopulaire de France.
Une épreuve pour celle à qui on n'a jamais réellement attribué de crédit. Son livre-règlement de comptes Merci pour ce moment, sorti en 2014, aura l'effet d'une bombe.
Plus vigilante que ses prédécesseures, Brigitte Macron a fait de la discrétion son mantra. Un recul médiatique qui ne l'empêche pas de mener à bien ses projets et missions caritatives, notamment tournés vers l'éducation.
(1) Le documentaire sera rediffusé le vendredi 1er janvier 2021 à 18 heures et le jeudi 7 janvier à 22 heures.
Crédits photos : Stephane Lemouton / Bestimage