La bronca anti-CEI de la plate-forme de l’opposition à laquelle vient de se joindre une des factions du PDCI est-elle démocratiquement fondée? Est-il déraisonnable de penser que cette contestation s’inscrit dans la continuité de la bataille de l’opinion que le FPI a engagée, depuis sa défaite électorale de 2010, afin d’accréditer la thèse du complot international ?
Le FPI est habitué à boycotter toutes les élections depuis sa défaite électorale à la présidentielle de décembre 2010.
La raison profonde de la contestation de la CEI semble donc être tout autre que celle officiellement avancée : le déséquilibre numérique de ses membres et le dépassement du mandat de son Président.
La récente dénonciation opportuniste, inédite et spectaculaire de cette commission par l’une des factions du PDCI, autorise à douter de la sincérité démocratique de cette récusation.
Il semblerait que cette dénonciation soit plutôt motivée par des intérêts particuliers partisans et factionnels situés à mille lieux de l’intérêt général et des réquisits procéduraux de la démocratie.
La dénonciation de la CEI semble être de nature opportuniste. Elle semble obéir à des stratégies d’appareils engagées en vue de la présidentielle 2020. Elle semble n’être qu’une arme de combat dans la guerre de succession qui oppose les prétendants au pouvoir.
La récusation de la CEI par la plate-forme de l’opposition soulève donc des questions légitimes. Estimant que la CEI fut la cheville ouvrière de sa défaite électorale en 2010, le FPI ne chercherait-il pas à valider la thèse de la partialité de cette institution afin d’en retirer un bénéfice politique?
La réforme de cette institution et la révocation de son Président n’accréditeraient-elle pas la thèse du complot international et ne servirait-elle pas à ré-légitimer politiquement le FPI ?
Réformer la Commission serait reconnaître qu’elle était effectivement à la solde des intérêts particuliers de tiers en 2010 comme l’a toujours soutenu le FPI.
Osons donc formuler l’hypothèse suivante : pilotant en sous-main la contestation contre la CEI, le FPI est en quête d’une victoire politique et psychologique qui lui permettrait de revendiquer le pouvoir d’Etat en 2020 comme un dû. Il estime en avoir été injustement désapproprié en 2010. Une faction du PDCI vient appuyer cette contestation pour ébranler la légitimité du gouvernement. Elle rejoint la plateforme de l’opposition afin de tirer parti de cette victoire psychologique et de revendiquer sa part des dépouilles du pouvoir en 2020.
La dénonciation de la CEI par le FPI s’inscrirait donc dans une stratégie politique. Récusant la CEI et revendiquant sa réforme, le FPI occulte son bilan calamiteux et se remet au centre de l’opposition ivoirienne comme seule alternative et seule force politique légitime face au gouvernement.
La réforme de la CEI et le remplacement de son président prouveraient que cette commission était sous influence d’intérêts tiers.
Elle remettrait en question l’évidence démocratique et la vérité historique suivante : en Décembre 2010, le FPI a perdu l’élection présidentielle à cause de son bilan politique, économique et social désastreux.
Sa défaite fut la sanction politique que lui infligea le peuple ivoirien.
La bronca anti-CEI de la plateforme de l’opposition est donc un négationnisme. Elle s’inscrit dans la continuité d’une stratégie multiforme de subversion politique.
Cette bronca est un programme de désinformation et de manipulation de l’opinion publique. Elle tente de réécrire l’histoire politique de la Côte d’Ivoire au profit de tiers.
On comprend que le gouvernement ivoirien lui oppose une fin de non-recevoir.
Destinée à servir des intérêts particuliers factionnels et partisans, la récusation de la CEI est démocratiquement irrecevable. La politique du traquenard et des pièges retors, dont le chef du FPI fut l’incarnation emblématique, doit être récusée et dénoncée pour que la Côte d’Ivoire avance sur le chemin de la démocratie.
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