En démocratie, le gouvernement et l'opposition sont soumis à des cahiers de charges réciproques envers la société civile. Leur légitimité dépend de leur capacité à les remplir. En vertu du principe de limitation du pouvoir par les droits fondamentaux des personnes, le Gouvernement est tenu de répondre intégralement de la société sans se défausser sur des tiers.
Il est soumis au principe démocratique de responsabilité politique. L’opposition est, sur le même registre, tenu de redresser le gouvernement sur les chapitres respectifs du respect des droits et du service de l’intérêt général et du Bien commun.
Relativement à ces cahiers de charges, la réactivité du gouvernement RHDP, en ce moment, pour répondre aux conséquences sociales des récentes inondations meurtrières de même que dans l’affaire des déguerpis de la Sicogi, attestent, de sa part, d’un minimum de responsabilité politique et de sollicitude démocratique assumé envers la population.
Comparativement le FPI, alléguant avoir été désapproprié du pouvoir par un complot international, refuse d’assumer sa responsabilité politique dans l’opposition et s’en tient constamment au boycott électoral depuis 2010.
Sur ce registre de la garantie des droits de la société, la responsabilité politique du gouvernement, en démocratie, doit se construire au quotidien à travers la conquête d’une légitimité d’administration.
Le gouvernement doit répondre de ses promesses et de ses charges envers la population dans l’administration du bien commun et dans le service de l’intérêt général. Cette légitimité d’administration se conquiert à travers une politique de proximité et d’attention aux demandes et aux besoins de la société. (Cf Alassane Ouattara sert-il l’intérêt général en CI ? 1ère et 2 ième partie. cedea.net Août 2015).
Corrélativement l’opposition est tenue de conquérir, par la pertinence de ses critiques et de ses interpellations, sa prétention à remplacer le gouvernement.
Cette prétention à prendre le gouvernement de l’Etat doit être attestée par un programme politique sociale et économique inclusif alternatif. J’ai montré que, relativement à cette exigence démocratique, l’opposition ivoirienne s’avérait incapable de remplir son cahier de charges (Cf. Côte d’Ivoire : nos partis d’opposition nous prouvent-ils qu’ils peuvent mieux diriger le pays ? cedea.net. Février 2018)
Des faits concrets semblent donc accréditer l’impression que, depuis son élection en 2010 jusqu’à ce jour, le RHDP respecte ce principe démocratique de responsabilité politique.
Dans la deuxième partie (à venir) de cette contribution, j'énumérerai en détail ces faits, en les comparant, point par point, aux actions du gouvernement FPI devant des problématiques similaires.
Durant ses dix années de gouvernance entre 2000 et 2010 le FPI s’est constamment défaussé devant le principe démocratique de responsabilité politique en invoquant les déterminismes externes pour légitimer son irresponsabilité. Il a fait prévaloir, sur le Droit, son arbitraire.
Le refus du gouvernement FPI d’assumer sa responsabilité politique dans la crise post-électorale, alors même qu’il détenait tous les leviers de l’Etat, constitue, de ce point de vue, le symbole emblématique d’une gouvernance dont l’irresponsabilité politique fut le trait caractéristique.
Ce piétinement symbolique du principe de responsabilité politique du gouvernement envers la population, envers les morts, les vivants et les générations futures d’Ivoiriens, fut matérialisé par l’ordre donné par le FPI à ses troupes de raser les infrastructures et les équipements publics du pays quand il fut convaincu d’avoir perdu le pouvoir et la guerrecivile qu'il avait déclenché .
A cet ordre de destruction, doit être opposé symboliquement l’ordre de reconstruction des infrastructures et des équipements publics qui constitue la ligne directrice de la gouvernance RHDP.
Ce symbole de responsabilité politique exprime à la fois un souci gouvernemental d’intégration nationale de la cité et une proximité sociale du pouvoir. Comparativement, se dresse la politique de désintégration de la cité, d’atomisation sociale et le souci d’irresponsabilité du FPI qui visaient à instituer un arbitraire radical du pouvoir par rapport à la société.
Ces faits historiques et ces décisions politiques symboliques prouvent que le RHDP porte exemplairement en Côte d’Ivoire une culture de responsabilité politique, contrairement au FPI qui avait érigé l’irresponsabilité politique en principe de gouvernance dans le pays. (A suivre)
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