Les quotidiens se sont préoccupés des sanctions imposées par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) au Mali, l’un de ses pays membres.
Sanctions Imposées au Mali à la Une
Réunis dimanche à Accra, la capitale du Ghana, les dirigeants des Etats membres de la CEDEAO ont décidé de suspendre les transactions commerciales et financières des autres pays avec le Mali, à l’exception des produits de consommation essentiels. Ils ont annoncé le gel des avoirs du Mali à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest et le retrait des ambassadeurs au Mali de tous les pays membres.
Les dirigeants des pays de la CEDEAO ont également décidé de fermer leurs frontières terrestres et aériennes avec le Mali. Toutes ces mesures ont été prises pour amener les militaires maliens à remettre le pouvoir aux civils et à renoncer à leur décision de mener une transition de cinq ans.
Revue de presse du 12 janvier 2022
Le Mali est l’objet d’une ‘’guerre froide’’, selon EnQuête et Bés Bi Le Jour.
‘’La France, l’Union européenne et les Etats-Unis soutiennent l’embargo’’ de la CEDEAO sur le Mali, lit-on sur la une d’EnQuête.
Au Conseil de sécurité des Nations unies, ‘’la Russie et la Chine ont bloqué un texte approuvant l’embargo’’, ajoute-t-il.
‘’Celui qui devrait réfléchir (…) avant de suivre ces sanctions prises à l’aveuglette, c’est le Sénégal (…) D’ailleurs, les transporteurs sénégalais se plaignent déjà de la fermeture de la frontière malienne’’, ajoute EnQuête.
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Bés Bi Le Jour affirme que ‘’le Mali est isolé [à cause des] sanctions économiques et financières de la CEDEAO’’. ‘’La Guinée voisine se sent concernée, visée, et lui exprime sa solidarité en laissant ses frontières [avec le Mali] ouvertes’’, poursuit le journal.
Le Quotidien estime que ‘’pour gagner la bataille, il faut que la CEDEAO ait le peuple du Mali de son côté, et il ne va pas l’avoir avec la punition collective des sanctions’’.
‘’De lourdes conséquences’’
‘’Ni le bien-être du peuple malien, ni l’intégrité du territoire, ni la souveraineté de ce pays n’ont pesé dans la décision honteuse et scélérate du 9 janvier 2022 à Accra’’, rapporte Vox Populi, citant l’économiste sénégalais Demba Moussa Dembélé.
Kritik’ juge les sanctions inopportunes, dans la mesure où ‘’pour des raisons économiques mais aussi pour une cohérence dans la démarche, la CEDEAO avait d’autres leviers plus adaptés pour amener la junte à un retour à l’ordre constitutionnel’’.
En conséquence des décisions de l’organisation régionale, ‘’les prix flambent déjà au Sénégal’’, déclare WalfQuotidien. Il s’agit des prix de la viande et d’autres produits importés du Mali, selon le journal.
‘’Heureusement que (…) Goïta (Assimi Goïta, l’actuel président malien, issu de l’armée) s’est dit disposé à négocier avec la CEDEAO. Il le faut. Le Mali (…) ne peut se passer de son voisinage’’, commente WalfQuotidien.
Sénégal va ressentir les contrecoups de cette décision communautaire.
‘’C’est une évidence que la balance commerciale du Sénégal va ressentir les contrecoups de cette décision communautaire. Mais il en sera davantage pour le Mali, qui compte sur ses voisins pour s’approvisionner en produits essentiels’’, avertit le même journal.
Selon Sud Quotidien, des hommes politiques et des militants de la société civile sénégalaise invitent Macky Sall à ‘’se désolidariser’’ de ses pairs de la CEDEAO.
L’embargo va entraîner ‘’de lourdes conséquences sur l’économie nationale, le Mali étant le principal client du Sénégal dans la région’’, tient-il à souligner.
Une décision jugée excessive
‘’Le Mali et le Sénégal sont tous perdants’’, déclare, dans une interview avec Le Soleil, le directeur des entrepôts maliens au Sénégal, Fousseyni Soumano.
‘’Les germes d’un drame économique’’, titre L’Observateur. ‘’Une décision jugée excessive et (…) très violente sur le moral des opérateurs économiques maliens établis au Sénégal’’, écrit-il.
Les quotidiens commentent aussi la campagne en vue des élections locales du 23 janvier et la 33e Coupe d’Afrique des nations de football.
‘’A Ziguinchor, Kaolack, Dakar, Mbour, la violence s’est invitée à la campagne’’, fait remarquer Tribune.
Source A s’est intéressé aux ‘’grands oubliés’’, les sans-abri. Les candidats aux sièges des conseils départementaux et municipaux ont oublié de les prendre en compte dans les programmes qu’ils envisagent de présenter aux électeurs, selon le journal. ‘’Seul un candidat à la mairie de Dakar les a inclus dans son programme.’’
Contre la Guinée, ‘’le Sénégal doit jouer intelligent’’
Concernant la CAN, Le Soleil estime que ‘’les supposés favoris, le Cameroun, le Sénégal et l’Algérie, ont eu toutes les peines du monde à se défaire de leur vis-à-vis’’, pour leur match d’ouverture de la compétition.
‘’Mais (…) ce n’est que le début de la compétition, peut-être qu’on assistera au réveil tonitruant des buteurs et des cadors’’, ajoute-t-il.
Selon L’As, le président de la Fédération sénégalaise de football, Augustin Senghor, invite les supporters du Sénégal à ne pas ‘’sous-estimer’’ la victoire de leur équipe sur celle du Zimbabwe, 1-0. Une victoire qui ne satisfait pas du tout la presse sénégalaise, laquelle estime que les Lions ont fait mauvaise impression devant les Brave Warriors.
Contre la Guinée, vendredi prochain, ‘’le Sénégal doit être patient et jouer intelligent’’, conseille aux Lions l’agent de joueurs Abdoulaye Bar Diouf, cité par EnQuête.
Les quotidiens relayent également le démenti d’Augustin Senghor sur le forfait annoncé d’Ismaïla Sarr. L’attaquant des Lions, en Espagne pour des raisons médicales, devrait rejoindre ses coéquipiers dès les huitièmes de finale, malgré la rumeur selon laquelle il ne jouera pas la CAN, rapportent Sud Quotidien et d’autres journaux, citant M. Senghor.
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