Spermatozoïdes plus âgés pour une progéniture en meilleure santé. Les œufs de poisson-zèbre fécondés avec du sperme plus âgé engendrent des individus qui vivent plus longtemps et sont de meilleurs reproducteurs. Une découverte qui pourrait remettre en question les procédures actuelles d'insémination artificielle chez l'Homme.
Chez le poisson-zèbre, la moitié des spermatozoïdes s'arrêtent de nager 25 secondes seulement après l'éjaculation du mâle. Mais certains, plus vigoureux, tiennent jusqu'à une minute. Or, ces derniers donneraient une descendance en meilleure forme, révèle une étude publiée dans Evolution Letters, le 14 février.
Spermatozoïdes - Des petits poissons qui vivent plus longtemps et produisent du meilleur sperme
Les chercheurs ont divisé les spermatozoïdes de poissons-zèbres en deux groupes. Dans le premier, les ovules ont été ajoutés immédiatement, tandis que dans l'autre, ils ont été mélangés à l'eau 25 secondes après, ce qui signifie que seuls les spermatozoïdes à durée de vie « longue » avaient une chance de les féconder.
Ils ont ensuite suivi les petits poissons nés de ces fécondations durant deux ans. Le résultat s'est avéré surprenant : « Non seulement les poissons issus du sperme plus âgé vivent plus longtemps mais ils produisent eux-mêmes du sperme de meilleure qualité tout au long de leur vie », relate Simone Immler, biologiste à l'université d'East Anglia au Royaume-Uni et coauteure principale de l'étude.
Faut-il sélectionner les spermatozoïdes les plus vieux pour les FIV ?
Revoir les méthodes de FIV ?
Cette découverte pourrait remettre en cause nos connaissances sur la reproduction. « Jusqu'ici, on pensait que la sélection au stade du sperme n'avait que peu d'influence sur la descendance », explique-t-elle.
Si ces conclusions s'avéraient valables chez l'Homme, cela pourrait avoir des implications dans les procédures de fécondation in vitro, estime-t-elle.
Pour l'heure, les cliniques conservent le sperme rarement plus de quelques heures et sélectionnent les spermatozoïdes les plus vigoureux.
A lire aussi Quand l’accès des femmes à la terre au Burkina-Faso demeure toujours...
Mais dans les trompes utérines de la femme, ils peuvent « tenir » jusqu'à cinq jours.