L’énigme de la question du foncier au Sénégal. Une réforme constitutionnelle et des législations ont été adoptées pour garantir l’égalité des droits des hommes et des femmes en matière de tenure foncière.
L’article 15 de la Constitution adoptée en 2001, garantit aussi bien à l’homme qu’à la femme le droit à la propriété. Les restrictions coutumières et religieuses à l’accès de la femme à la terre sont en principe interdites.
Dans le cas du droit islamique, la femme reçoit en héritage la moitié de ce que reçoit l’homme.
Pourtant, la femme a le droit d’avoir son patrimoine propre comme l’homme, de gérer personnellement ses biens et de saisir l’autorité compétente dès qu’elle se sent lésée par les commissions chargées de l’attribution des terres.
La réalité sur le terrain montre que les terres traditionnelles sont actuellement gérées le plus souvent suivant le droit coutumier, qui reconnaît rarement les droits des femmes sur le foncier.
Les femmes représentent 26% des responsables de parcelles dans l’agriculture, mais ne détiennent que 13% de la superficie des terres en agriculture pluviale et la situation est pire en culture irriguée.
De même, dans les activités d’investissement à caractère industriel ou commercial, les obstacles qui se dressent pour permettre un accès correct des femmes à la terre sont liés à la faiblesse de leurs moyens économiques.
Dans le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP), adopté en 2006 pour la période 2006-2010, les femmes sont classées parmi les groupes vulnérables.
Leur importance économique au sein des exploitations agricoles n’est généralement pas prise en compte dans l’économie rurale.
En plus de la faiblesse de leur statut, beaucoup de femmes ignorent l’existence des lois qui pourraient leur permettre de faire valoir leurs droits.
Quand elles les connaissent, elles n’osent pas remettre en cause les règles sociales, en particulier les rapports entre hommes et femmes.
En Afrique, la femme trime toute sa vie sur une terre qu’elle ne possède pas pour produire ce qu’elle ne contrôle pas, et si son mariage se termine par un divorce ou la mort de son mari, elle peut être renvoyée les mains vides (Julius Nyerere)