Les taux d’insémination artificielle jugés faibles

Les taux de réussite enregistrés par le Sénégal dans le domaine de l’insémination artificielle (IA) restent ‘’faibles’’ au regard du taux de référence qui se situe entre 60 et 70%, a déclaré, mardi à Dakar, l’administrateur du Fonds d’appui au développement du secteur rural (FADSR), Massirin Savané.

‘’Pour rendre le lait accessible aux consommateurs à des prix raisonnables et pour diminuer la facture des importations laitières, l’Etat a adopté l’intensification de la production laitière par le biais des biotechnologies, notamment l’insémination artificielle. Cependant, les taux de réussite restent faibles comparativement au taux de référence de l’IA, qui est de 60-70%’’, a-t-il indiqué.

L’insémination artificielle a été initiée dans le bassin arachidier, plus précisément dans les régions de Kaolack et Fatick (centre), à partir de 1995.

Malgré un cheptel estimé à 3,313 millions de bovins et 10,326 millions de petits ruminants, dit-il, la production laitière n’est toujours pas en mesure de satisfaire le marché local.

‘’L’insémination artificielle est une technique de reproduction qui consiste à prélever la semence d’un mâle sain pour la déposer à l’aide d’instruments appropriés dans les voies génitales d’une femelle au moment le plus opportun’’, a expliqué le docteur Savané.

Il a rappelé que cette méthode de reproduction qui supprime le rapprochement sexuel permet d’éviter la transmission des maladies sexuellement transmissibles et de multiplier considérablement la capacité de reproduction des géniteurs ayant reçu préalablement un agrément zootechnique et sanitaire.

‘’Les races locales sont de mauvaises productrices laitières. En effet, leur production varie de 1 à 3 litres de lait par jour avec une durée de lactation de 180 jours’’, a-t-il souligné.

Selon lui, pour corriger cette situation, plusieurs programmes ont été mis en place par le gouvernement sénégalais.

Insémination artificielle entre 60 et 70% jugés faibles

‘’Cependant, les taux de réussite restent faibles comparativement au taux de référence de l’IA, qui est de 60-70%. Les campagnes d’IA étatiques sont caractérisées par une forte subvention des pouvoirs publics, d’où un certain nombre de questions sur la pérennisation de l’IA au Sénégal’’, a-t-il dit.

Il relève que ‘’la gratuité des services d’IA dans ces programmes d’amélioration génétique se traduit par un non-respect strict des protocoles d’IA par les inséminateurs et les éleveurs’’.

Il a assuré que sur le plan sanitaire, l’IA permet de lutter contre la transmission de nombreuses maladies sexuellement transmissibles (la brucellose, la leptospirose, trichomonose, vibriose,…).

D’après lui, la méthode s’oppose également à la transmission de maladies génétiques liées le plus souvent à la consanguinité dans un même cheptel. Sur le plan zootechnique, elle permet de diffuser facilement de la semence de taureaux de grande valeur génétique, quel que soit le lieu d’élevage.

‘’Cependant, a-t-il relevé, l’IA peut entrainer la disparition d’un très grand nombre de races. Fluidifiant les échanges de reproducteurs, elle accélère les substitutions de races. Elle recèle aussi le risque de propager la tare génétique d’un mâle.’’

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Il indique que ‘’d’autres contraintes sont le fait de l’animal (fécondité de la femelle), de l’inséminateur (qualification), de l’environnement (climat, alimentation, mode de conduite du troupeau) et de la qualité de la semence (pureté et conservation)’’.

Il a relevé que l’une des contraintes les moins négligeables est le prix élevé de l’insémination en dehors des subventions accordées lors des campagnes nationales.

Il précise qu’‘’il faudrait 26.000 à 36.000 francs CFA à un éleveur sénégalais pour l’insémination d’une vache’’.

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