Célébration de ses soixante ans, la Fastef, un cadre propice à la formation. La Faculté des sciences et technologies de l’éducation et de la formation (Fastef) fête, cette année, ses 60 ans. Ayant pour mission la formation des professeurs et inspecteurs de l’éducation, elle a vu passer des milliers d’enseignants. Doyen et étudiants de cette faculté louent le rôle important de ce maillon essentiel du système éducatif, qui offre les commodités à ses pensionnaires.
Fastef célèbre ses soixante ans dans un cadre propice à la formation
Après l’accession de notre pays à l’indépendance, le besoin d’instruire les populations s’est fait sentir. Seulement, il fallait former les formateurs.
Ainsi, en 1962, fut créé le Centre pédagogique supérieur qui devient, par la suite, lÉcole normale supérieure. La loi 2008-40 du 20 aout 2008, l’a transformée en Faculté des sciences et technologies de l’éducation et de la formation (Fastef).
Cette loi organise ses missions qui sont : la formation initiale et continue des enseignants, des corps de contrôle, la conception et l’élaboration de matériels didactiques, les activités de recherche en science de l’éducation et en didactique.
Située sur l’avenue Habib Bourguiba, juste à côté du lycée Thierno Seydou Nourou Tall, la Fastef célèbre ses soixante ans d’existence aujourd’hui.
La faculté accueille ses pensionnaires et visiteurs par une grande inscription sur laquelle est marquée Université Cheikh Anta Diop, attestant de son rattachement à l’Ucad.
L’entrée donne sur un espace pavé où sont installés des bancs.
Des arbres géants le longent, donnant de l’ombre aux étudiants, personnels et élèves du lycée Thierno Seydou Nourou Tall, qui grouillent dans la cour. Toute la partie droite de l’école est occupée par le centre médical, la résidence A destinée aux hommes et la résidence B qui est « un pavillon mixte avec au rez-de-chaussée les femmes et à l’étage les hommes », renseigne Benoit Djibril Diouf, étudiant en deuxième année en math-physique-chimie.
L’étudiant, en débardeur bleu et culotte, vient de sortir du restaurant de l’établissement, logé à l’intérieur de la résidence B.
À 11h, la grande salle à manger n’affiche pas le plein, un calme assourdissant y règne. Seules quelques personnes sont à l’intérieur, un petit groupe fait la queue devant une petite fenêtre pour se procurer des tickets. L’entrée de la résidence est située juste en face du restaurant.
L’atmosphère est différente à l’autre extrémité. À gauche de la porte principale se trouvent alignées, boutiques, papeteries et librairies.
L’ambiance est un peu plus bruyante et l’attention est marquée par les nombreux élèves du lycée Seydou Nourou Tall, avec leurs uniformes marrons-beiges, venus réviser leurs cours ou se distraire.
Ils ne sont pas inconnus des lieux. La Fastef et le lycée, au-delà de leur proximité, partagent des liens étroits.
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Le calme des lieux a toujours profité aux lycéens dans leur révision et les futurs professeurs y font régulièrement leur stage pratique. Seulement, par ces temps-ci, la Fastef sert de réceptacle aux élèves de terminale du lycée.
Selon Pape Omar, élève en classe de terminale, certaines salles sont en cours de réfection, « en attendant la fin des travaux, le lycée occupe certaines salles de la Fastef », poursuit-il. Autre lieu de convergence, le terrain de football.
Quotidiennement, les lycéens font leur cours d’éducation physique et sportive (Eps) au terrain de la Fastef. Sur le plan administratif, nous rencontrons le Doyen, Pr Moustapha Sokhna qui considère l’établissement comme un maillon essentiel du système éducatif sénégalais.
Pédagogie, psychopédagogie et didactique au menu
« Nous avons 11 départements disciplinaires », dit-il. Il s’agit de l’allemand, de l’anglais, de l’arabe, de l’histoire et de la géographie, des langues romanes (espagnol, portugais, italien), des lettres modernes et classiques, de la philosophie, du russe, des sciences physiques, des mathématiques, des sciences de la vie et de la terre et des départements transversaux comme la gestion administrative de l’éducation et de formation, de psychopédagogie et de technologies administratives.
La Fastef dispose aussi d’un institut de formation à distance. Elle a également les cycles de licence et de master d’enseignement de toutes les disciplines et deux formations doctorales : didactique de mathématiques et éducation et formation.
La durée de la formation est de deux ans pour les professeurs de collège d’enseignement moyen général et d’une année pour les professeurs d’enseignement moyen titulaires d’une licence ou d’un master dans une discipline, précise le Doyen Sokhna.
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Les trois camarades louent l’excellence de cette institution qui les outille sur le plan pédagogique, psychopédagogique et didactique. Les conditions de logement sont plus favorables qu’au sein du campus de l’Ucad et le restaurant n’est pas difficile d’accès, selon eux.
À la Fastef, les formateurs sont des enseignants-chercheurs qui doivent avoir un doctorat dans leur discipline ou au minimum un master et avoir une expérience dans l’enseignement, explique le Pr Sokhna.
Il précise que des inspecteurs de l’éducation titulaires des compétences requises ou des personnalités qui ont une expérience poussée peuvent aussi, pour des besoins spécifiques, être coptés pour dispenser des cours.
Malgré ces points de satisfaction, tout n’est pas rose à la Fastef. Trouvés dans le hall du bloc C de la Fastef, Daouda Bâ, Babacar Faye et Abdou Top, trois « collègues », comme ils s’appellent, sont en pleine révision.
Selon eux, il arrive que certains étudiants ne soient pas logés lorsque le nombre d’admis est élevé. L’année dernière, des étudiants n’ont pas eu de logements à cause d’un recrutement massif, mais les choses sont revenues à la normale.
« Cette année, tous les étudiants de la Fastef sont logés », reconnaît Abdou Top. Pour le Doyen Sokhna, la difficulté réside dans le fait que pour faire de la pratique, les étudiants sont obligés d’aller un peu loin et à leur frais.
Des pensionnaires satisfaits
Dans le hall du bloc C de la Fastef, Daouda Bâ, Babacar Faye et Abdou Top, trois « collègues », comme ils s’appellent, sont en pleine révision. Ils sont tous en dernière année de formation en math, physique et chimie.
Daouda, portant les tenues de l’école, se dit chanceux d’avoir intégré cette faculté « qui procure une formation intéressante et adéquate ». Pour lui, « la qualité de la formation à la Fastef n’est plus à prouver ».
Son collègue Babacar considère le métier d’enseigner comme « une activité noble » et la Fastef lui permet de participer au développement de son pays.
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Toutefois, il souligne qu’« intégrer cette école n’a jamais été son objectif ». Il avait d’autres projets, mais ne regrette cependant pas ce choix qui lui « garantit un travail et des conditions de vie acceptables ».
Pour lui, certains font le concours par amour et d’autres par besoin de s’assurer une insertion professionnelle. Cette assertion a d’ailleurs été évoquée par le Doyen Moustapha Sokhna pour qui « la Fastef garantit à tous ses pensionnaires une bourse, un logement et, à leur sortie, un travail ».
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