Trump maintient le secret sur ses rencontres avec Poutine avec des Notes confisquées, conseillers écartés
La nature des relations établies entre Donald Trump et la Russie de Vladimir Poutine interroge depuis le commencement de son mandat.
Et, alors que le FBI a lancé une enquête de contre-espionnage pour déterminer si le président des Etats-Unis n'avait pas viré l'ancien patron du "Bureau" fédéral, James Comey, pour complaire à la Russie voire sous son influence, le dossier de Donald Trump vient encore de s'alourdir.
Dimanche, le Washington Post a dévoilé que celui-ci n'avait pas informé sa propre administration du contenu de cinq entretiens avec son homologue russe.
Pire, à au moins une occasion, lors d'une rencontre des deux hommes en marge du G20 à Hambourg, le 7 juillet 2017, Donald Trump a confisqué les notes de son interprète, lui donnant ordre de ne rien dire de cet échange au personnel de la Maison Blanche.
Loin des radars
Rex Tillerson, à l'époque secrétaire d'Etat, était alors présent. Il a lu à certains conseillers ainsi qu'à la presse un maigre compte-rendu de la rencontre. Pour le reste, les cadres du pouvoir américain ont été maintenus dans le plus grand flou.
Cette initiative de Donald Trump vis-à-vis de son interprète n'a été connue de l'administration que quand un conseiller de la Maison Blanche, et un conseiller du département d'Etat ont cherché à s'informer au-delà de la brève lecture de Rex Tillerson.
Plus largement, les cinq rencontres des deux hommes ont été tenues loin des radars et ne sont pas consignées.
Un autre entretien entre Donald Trump et Vladimir Poutine, organisé à Helsinki en juillet dernier, s'est lui aussi tenu dans le plus grand mystère: l'Américain a en effet refusé la présence de tout membre de son cabinet et de tout collaborateur.
"Plus de marge"
Cette pratique cachottière, hautement inhabituelle a fortiori lorsqu'elle implique l'un des adversaires des Etats-Unis, fait pousser les hauts cris aux opposants de Donald Trump. Tout d'abord, un tel secret complique sérieusement la tâche de l'exécutif.
Strobe Talbott, ancien secrétaire d'Etat adjoint de Bill Clinton, a développé auprès du quotidien de Washington: "C'est un handicap pour le gouvernement américain - les conseillers, les experts et les membres des cabinets qui sont là pour aider le président - et ça octroie sans aucun doute beaucoup plus de marge à Poutine pour manipuler Trump.
" De plus, ses détracteurs y voient un nouvel élément pointant vers une collusion entre Donald Trump et les Russes. Il s'agit d'ailleurs de l'objet de l'enquête menée par le procureur spécial Robert Mueller.
Mais l'entourage du chef d'Etat américain explique que ce dernier est désormais prudent après avoir été échaudé par des fuites dans la presse.
Trump nie
Le principal intéressé nie de toute façon en bloc. Dans une interview accordée Ce week-end à la chaîne Fox News, Donald Trump a assuré que "n'importe qui aurait pu écouter" l'échange de Hambourg. Il a ajouté que cette discussion avait roulé sur Israël.
Mais les échos renvoyés par la presse indique que le Proche-Orient n'a pas été le seul volet de la conversation.
Une des seules informations distillées par cet interprète contraint à la plus grande discrétion, cité par des membres de l'administration, souligne que Donald Trump a évoqué les soupçons d'ingérence russe dans la présidentielle américaine.
Vladimir Poutine a démenti toute intervention, entraînant ce commentaire du président américain: "Je vous crois". Une "croyance" qui se dresse contre les conclusions de ses propres agences de renseignement.
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