Au Bénin, c’est ce mercredi à 00h00 la clôture du dépôt des dossiers pour les élections législatives du 28 avril 2019. Les principales formations de l’opposition courent toujours après deux documents obligatoires pour la constitution des dossiers de candidature ; à savoir le quitus fiscal et le certificat de conformité. Pour elle, il s’agit d’une manœuvre du pouvoir destinée à les exclure de la compétition. Une rencontre avec le chef de l’Etat béninois s’est tenue hier soir à la présidence de la république. Patrice Talon ne fera pas de dérogation et ne compte pas proposer de règlement politique de la situation. Bref, l’opposition n’a pas obtenu de réponse à ses réclamations.
D’entrée de jeu, lors de cette réunion avec Patrice Talon, l’opposition lit une déclaration de dénonciation et de réclamation : le certificat de conformité est une invention de la Cour constitutionnelle, les impôts traînent à délivrer le quitus fiscal à l’opposition.
« Ça crève l’œil », dit l’opposant Eric Houndété, qui se déclare persuadé que Patrice Talon peut régler tout ça sur instructions…
« si une partie de la classe politique a eu ses faveurs et tout ce qu’il faut pour avoir ses papiers, l’autre partie ne les a pas eus et souhaite que les mesures idoines soient prises pour que les récépissés soient délivrés. Monsieur le président, quand vous aurez fait ça, j’aurais été très heureux d’avoir un président impartial. »
Journée de tous les suspenses
Pour Patrice Talon, tout a été prescrit par la loi. Il exhibe les preuves des insuffisances qui ont valu aux partis de l’opposition le rejet de leur demande : « Que voulez-vous faire de moi ? Vous voulez faire de moi quel type de président pendant que je suis dans la charge ? J’ai un défaut. J’exige l’excellence en toute chose et en tout lieu. Mais je sais que l’exigence de l’excellence est le seul moyen de changer de notre pays. »
C'est donc la journée de tous les suspenses ce mardi. Mercredi à 00h00, on saura qui n’a pas pu déposer son dossier, faute de quitus fiscal ou de certificat de conformité.