Plusieurs femmes cinéastes venues
de plusieurs pays d’Afrique et de sa diaspora ont participé dimanche à
Ouagadougou à une rencontre de réflexion sur la situation de la gente
féminine dans le domaine du 7e art, avec l’ambition de contribuer à une
plus grande promotion de la place de cette catégorie de la population
dans ce secteur.
La rencontre, inscrite dans les activités de la 26ème édition du
Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou
(FESPACO), a été présidée par la Première Dame du Burkina Faso, Sika
Kaboré.
La réalisatrice sénégalaise, Fatou Kandé Senghor, initiatrice de l’évènement, explique que tout est parti d’un constat.
"Depuis 50 ans qu’existe le FESPACO, déclare-t-elle, aucune femme n’a reçu l’Etalon d’or de Yennenga. Nous nous rencontrons pour échanger autour de cette absence".
"Depuis 50 ans qu’existe le FESPACO, déclare-t-elle, aucune femme n’a reçu l’Etalon d’or de Yennenga. Nous nous rencontrons pour échanger autour de cette absence".
Il s’agit selon elle "de réfléchir à comment avoir des contenus
intéressants et innovants, aux financements de nos projets avec les
fonds qui existent, à leur distribution et promotion".
Selon elle, les femmes ont un rythme de travail différent de celui des
hommes, car ayant des enfants et devant s’occuper de la famille. "Elles
sont au début, au milieu et à la fin de tout ; partout elles sont
d’excellentes raconteuses d’histoires", a-t-elle indiqué.
Elle déplore le fait qu’elles "ne sont pas présentes, par exemple,
dans le palmarès du FESPACO, dans les instances de décision parce qu’il y
a des goulots d’étranglement".
Face à cette situation, l’UNESCO accompagne ces femmes pour la
formulation des messages de plaidoyer qui seront portés par la Première
Dame du Burkina Faso.
Des propositions ont été faites pour aider les femmes à gagner une
place dans les cinémas africains et mondiaux, notamment "la parité dans
toutes les commissions de financement, de sélection des films, de
direction des festivals".
Les participantes ont préconisé "des fonds spécifiques" pour les femmes et "la reconnaissance des compétences des femmes".
"Nous aimerions qu’il n’y ait pas de différence d’attribution des budgets en fonction des genres et que sur les plateaux de tournage, à travail égal, qu’il y ait un salaire égal".
"Nous aimerions qu’il n’y ait pas de différence d’attribution des budgets en fonction des genres et que sur les plateaux de tournage, à travail égal, qu’il y ait un salaire égal".
La réalisatrice Burkinabè Appoline Traoré a rappelé l’existence d’un pôle d’avocats pouvant aider à la lecture des contrats.
Il est par ailleurs envisagé la mise en place d’un annuaire des femmes
cinéastes et une plateforme d’échange des bonnes pratiques.
Au Sénégal, les réalisatrices promettent de faire un suivi de la
promesse du président Macky Sall consistant en une "discrimination
positive" en faveur des femmes dans l’octroi des fonds du FOPICA.
Ce sursaut des femmes africaines vient après le Mouvement "Me too" aux
USA et celui de "Noire n’est pas mon métier" avec l’actrice Aïssa
Maïga, présente à cette rencontre à Ouagadougou.