Gabon sombre dans le casse-tête institutionnel face à l'absence d'Ali Bongo

L'absence du président Ali Bongo, hospitalisé en Arabie saoudite depuis le 24 octobre, est un vrai casse-tête pour les autorités gabonaises.


L'idée d'une mission de l'Union africaine au Gabon est toujours « dans les tuyaux », mais ce n'est pas pour tout de suite, selon une source de l'Union africaine. Lundi, sans s’opposer à une visite de l’UA, le ministre gabonais des Affaires étrangères Régis Immongault a rappelé que la « solidité des institutions gabonaises n'est plus à prouver » et que « la décision de la Cour constitutionnelle rendue le 14 novembre » témoigne de « leur fonctionnement normal et régulier ».

A Libreville, depuis l'hospitalisation d'Ali Bongo le 24 octobre en Arabie Saoudite, la Cour constitutionnelle a modifié la Constitution afin de faire face à « l'indisponibilité temporaire » du président.

Elle a notamment autorisé le vice-président, Pierre-Claver Maganga Moussavou, à « convoquer et à présider un conseil des ministres », qui s'est tenu vendredi. Mais cette situation, inédite, est un véritable casse-tête.

Et selon plusieurs observateurs de la vie politique gabonaise, à vouloir gagner du temps, les autorités risquent d'aller de blocage en blocage : à chaque fois qu'il faudra réunir le gouvernement, la Cour constitutionnelle va devoir donner son feu vert.

Quant aux décrets adoptés en conseil des ministres, peuvent-ils entrer en application sans la signature du chef de l'Etat ou bien le vice-président a-t-il l'habilitation pour le faire ? Pour ce qui est des lois, aucune ne pourra être promulguée, même pas la loi de finances, sans la signature du président Ali Bongo.

« En tant que régulateur, la Cour constitutionnelle n'a fait que prendre ses responsabilités ; que faisons-nous sinon : on bloque tout », s'exclame une source gouvernementale. « Non, le président a le droit de vivre sa convalescence. L'Etat fonctionne en attendant. »

Du côté de l'opposition, c'est le moment de la concertation. Des rencontres ont lieu, les leaders se parlent. On réfléchit aux stratégies. Faut-il organiser une grande manifestation ou une série de manifestations ? Faut-il saisir la communauté internationale ?

« Ce que je peux vous dire, assure l'ancien ministre Alexandre Barro Chambrier, c'est qu'on ne va pas rester les bras croisés ».

Et le leader du Rassemblement Héritage et Modernité de conclure : « La situation actuelle est inadmissible. On n'a pas de bulletin de santé, on ne sait pas qui dirige. Cela ne peut plus durer ».

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